La responsabilité sociale des écoles de médecine

Les écoles de médecine en Afrique et particulièrement en RDC ont des grands défis à relever dans la formation de ceux sont appelés à exercer l’art de guérir.

Ce sujet a fait l’objet d’une communication du professeur Lokomba de la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa à l’occasion du 60eme anniversaire de cette faculté.

Devant des indicateurs de la santé au rouge pour la plupart : taux de mortalité infanto juvénile ; moyenne d’enfants de moins de 23 mois vaccinés ; accessibilité aux soins, la contribution des écoles de santé à l’amélioration de la performance des systèmes de santé et du niveau de santé des populations doit être redéfinie et mieux adaptée.

Par ailleurs les infections respiratoires aigües, le paludisme, la tuberculose, le sida  demeurent des problèmes de santé publique majeurs. On assiste également à une augmentation des cas des maladies non transmissibles comme le diabète et les maladies cardiovasculaires. Le mode de vie, le stress et l’alimentation ne sont pas étrangers à l’émergence de ces pathologies. Les conditions d’hygiène qui laissent à désirer tant dans les milieux ruraux que dans les villes sont des réalités incontournables auxquels  doit faire face notre système de santé.

Ainsi pour qu’une école de médecine soit socialement responsable elle doit  adopter, planifier et organiser les  axes stratégiques suivants :

  1. Anticipation des besoins en santé de la société. Cela implique que les missions d’enseignement, de recherche et de prestation des services tiennent compte des déterminants sociaux de la santé (politiques, épidémiologiques, démographiques, économiques, culturels et environnementaux)
  2. Les décideurs politiques, les associations professionnelles, les services de santé ainsi que la société civile au niveau locale et national devraient bénéficier des conseils des écoles de médecine.
  3. Adaptation aux rôles nouveaux des médecins et autres professionnels de santé. Un personnel de santé compétent en cohérence avec les besoins et l’évolution des communautés qu’ils servent. Les facultés de médecine devraient produire un nombre suffisant de spécialistes de qualité surtout dans les soins primaires.
  4. Education basée sur les résultats escomptés. Il faut tenir compte des diversités sociales et des groupes défavorisés dans le recrutement des étudiants. Toutes les interventions éducatives doivent être construites pour répondre aux besoins  individuels et sociétaux. L’apprentissage théorique et pratique doit être organisé dans la communauté afin de comprendre et agir sur les déterminants de santé et acquérir des habilités cliniques (rédaction des travaux des fin de cycle ; stages). En plus de l’évaluation des étudiants les feeds back des utilisateurs doit également être apprécié.
  5. Une gouvernance réactive et responsable. Les principes de responsabilités sociales doivent être intégrés aux programmes d’enseignement, de recherche et de prestations de services. Un engagement des écoles de médecine de répondre aux besoins et défis de santé dans la société doit se remarquer dans le développement du partenariat et dans la distribution des ressources.
  6. Redéfinition des normes. L’excellence académique ou la capacité d’offrir des programmes ayant un grand impact sur la santé. La mise à jour régulière des normes dans l’éducation médicale.

 

  1. Amélioration continue. Grace à la mise sur pied d’un processus de révision périodique de la qualité guidé par des normes définies en éducation, en recherche et en prestations des services. Une autoévaluation après avis des principaux acteurs en vue de satisfaire les besoins et défis actuels et futures.

 

  1. Adhésion aux principes universels qui sont: la qualité, l’équité, la pertinence, l’innovation et l’utilisation appropriée des ressources.

 

  1. Prise en compte du rôle de la société. Les communautés où la faculté de médecine est implantée doivent être régulièrement consultées pour obtenir leur avis sur le niveau de responsabilité sociale de la faculté locale. Toutefois les écoles de médecine doivent préserver leur autonomie institutionnelle vis-à-vis des différents acteurs et de la société civile.

 

 

 

 

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