LES KYSTES DE L’OVAIRE: FAUT-IL LES OPÉRER TOUS ?

Dans la ville de Kinshasa, l’ablation de l’appendice et les interventions pour «  myomes » ou fibromes constituent avec l’ablation des kystes ovariens l’essentiel des interventions chirurgicales pratiquées chez  la jeune fille et chez la femme an période d’activité génitale. C’est un constat.

Le corollaire à ce constat est la question de se demander si ces gestes parfois intempestifs mais pas toujours anodins posés à l’endroit de nos filles, de nos sœurs et de nos épouses constituent l’unique sanction thérapeutique. En clair l’équation kyste de l’ovaire égale intervention chirurgicale est-elle formellement établie ?

Une affection fréquente

Le kyste de l’ovaire constitue la pathologie tumorale bénigne la plus fréquente et la plus typique. Lorsqu’une fille ou une jeune femme se plaint de douleur, de pesanteur du pelvis ou de troubles des règles le médecin pense d’abord à cette pathologie.

Il s’agit d’une poche liquidienne aux dépens de l’ovaire. Cette poche peut être unique ou multiloculaire.  Le liquide que contient cette poche peut être clair, séreux, gélatineux mais parfois épais.

Ce kyste en grandissant reste collé à l’ovaire. Il peut se tordre, se rupturer, s’infecter et même se transformer  en cancer (dégénérescence maligne).  Ces complications sont des urgences chirurgicales.

Des troubles des règles

Il s’agit habituellement d’une femme en période d’activité sexuelle qui consulte pour des troubles de la menstruation : irrégularité, hémorragie entre les règles, règles très abondantes ou au contraire plusieurs mois de suite d’absence des règles .Parfois la patiente se plaint de pesanteur au bas ventre, des fréquentes envies  d’aller uriner dues à la compression de la vessie.

Les ovaires sont les homologues féminins de testicules chez l’homme et son situés dans le petit bassin. Ils ont des follicules (environ 400.000 par ovaire) qui se développent de façon cyclique pour aboutir à l’ovulation et à la sécrétion des hormones ovariennes (œstrogènes et progestérone)

Pendant toute la période d’activité génitale et à chaque cycle n certains nombre de follicules va se développer, quelques-uns vont atteindre la maturité et un seul libèrera un ovule mur apte à la fécondation.

Quand le follicule arrive à maturation, il secrète des hormones les œstrogènes. Le terme de cette croissance folliculaire est l’ovulation. Le follicule se rompt et libère l’ovule.

Apres sa rupture il se transforme en corps jaune qui secrète des œstrogènes et de la progestérone. S’il y a grossesse il va se transformer en corps jaune gravidique qui va secréter des hormones jusqu’au 3eme ou 4eme mois de la grossesse.

 

 

Kystes fonctionnels et kystes organiques

De cette belle mécanique fonctionnelle allant du recrutement cyclique d’un paquet de follicules à l’ovulation, beaucoup de phases intermédiaires peuvent se bloquer dégénérant en kystes dits fonctionnels.  Ces kystes ne sont pas d’emblée justiciables d’un traitement chirurgical. Toutefois ils peuvent se compliquer  de torsion, de rupture avec hémorragie et même d’infection. Là  s’impose une intervention d’urgence pour leur extirpation.

Kystes de l’ovaire et fertilité

Très souvent un kyste de l’ovaire est découvert fortuitement au cours des investissements  pour stérilité. Evidemment certains kystes fonctionnels peuvent conduire à la stérilité du fait de la perturbation du cycle hormonal. Compte tenu du fait que ces kystes peuvent régresser  sous traitement médical, une intervention chirurgicale n’est presque jamais indiquée.

Il faut distinguer les kystes dits organiques souvent de gros diamètre (supérieur à 5 cm) siège de nombreuses complications.  Leur traitement est chirurgical. Elle sera soit une ovariectomie surtout après torsion soit une cystectomie si les conditions anatomiques le permettent. Les kystes fonctionnels de quelque micro à 4 cm disparaissent spontanément en déans 60 jours pour les kystes folliculaires et peuvent se compliquer de torsion ou de rupture avec hémorragie intra abdominale. Dans ce cas, il faut opérer.

Le diagnostic positif doit bénifier de toute la panoplie dont dispose la médecine pour éviter des gestes intempestifs parfois lourds de conséquences ; embolies, phlébites et troubles endocriniens consécutifs à l’acte chirurgical sur le petit bassin et les ovaires.

Dans ce but , une anamnèse fouillée, un examen clinique minutieux seront harmonieusement aidés par l’échographie, la cœlioscopie, l’anatomie pathologie et divers dosages hormonaux en rapport avec les troubles incriminés.

 

1 Commentaire

  1. Merci.vulguarisons la différence entre kyste organique et fonctionnelle de l’ovaire. Veiller ne pas operer si pas dimension Supérieur ou egale a 4cm et si pas torsion,rupture,

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