Combattre la malnutrition! Le cri d’alarme du PRONANUT

La malnutrition demeure un problème de santé publique en RDC. Cette problématique a fait l’objet d’une émission radiotélévisée enregistrée le mardi 17 juillet dernier au siège du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) à Kinshasa. Cette émission a connu la participation du Dr. Guylain Kaya, Directeur du Programme National de Nutrition (PRONANUT), de Mme Inès  Lezama, chef de la section nutrition à UNICEF /RDC, du PR Ali Mapatano, chef du département Nutrition à l’école de santé publique de l’Université de Kinshasa et de M. Eustache Ndokabilya Dunia de la Coopération suisse en RDC.

Le directeur du PRONANUT a saisi cette occasion pour lancer un vibrant appel au gouvernement de la RDC à investir dans la nutrition qui est la fondation de tout système sanitaire. Cela contribuera beaucoup, a-t-il soutenu, à réduire les taux de morbidité et de mortalité car plus de 50% de décès enregistrés en RDC sont dus à la malnutrition qui est le soubassement de plusieurs maladies infectieuses. La malnutrition chronique ou retard de croissance et la malnutrition aigüe sévère (kwashiorkor et marasme) qui sont principalement à une carence en apports alimentaires dans l’organisme favorisent l’éclosion d’autres maladies.

Pour le Dr Kaya du PRONANUT, le gouvernement devrait faire en sorte la nutrition retrouve sa première place de fondation du système sanitaire. Les vaccinations et les traitements contre des maladies comme le VIH/Sida ou la tuberculose ne sont pas efficaces lorsqu’ils sont pratiqués sur de personnes malnutries.

Selon une, la dernière Enquête Démographique et de Santé, 43% d’enfants de moins de 5 ans en RDC souffrent de malnutrition chronique soit 6 millions d’enfants. Au moins 8% d’enfants de moins de 5 ans sont atteints de malnutrition sévère aigue soit 2 millions d’enfants.

Mme Lezama, chef de la section nutrition à l’UNICE/RDC a indiqué que la malnutrition est un phénomène constant. Beaucoup de congolais souffrent de malnutrition chronique. Parmi les causes, elle a cité un apport alimentaire qui n’est pas adéquat. Il y a des enfants qui, a-t-elle dit, depuis leur naissance n’ont pas reçu un apport alimentaire suffisant en qualité et en quantité. Une autre cause de malnutrition qu’elle a cité c’est l’incidence de certaines maladies et le manque d’hygiène. Une des conséquences de la malnutrition, c’est le risque de décès d’enfants et des mères. Une autre cause de la malnutrition ce sont les dépenses pour la famille pour soigner l’enfant malade. Pour Mme Lezama la conséquence la moins visible et la plus importante de la malnutrition est que les enfants malnutris ne se développent pas de manière adéquate. Ils ne vont pas atteindre le potentiel intellectuel et psychomoteur qu’il faut. Ils peuvent être moins intelligents c’est-à-dire que quand ils vont à l’école ou dans une activité productrice, ils auront des difficultés.

Le professeur Ali Mapatano  de l’école de santé publique de l’UNIKIN a, dans son intervention, relevé qu’en plus de la malnutrition chronique et de malnutrition aigüe, il y a une autre forme  de malnutrition invisible. Il s’agit en fait des carences en  micronutriments (zinc, fer, iode, vitamine A …..). Ces carences ont des graves répercussions sur la santé des êtres humains.

Par ailleurs M. Eustache Ndokabilya Dunia de la Coopération suisse en RDC a indiqué que cette Coopération appuie les efforts du gouvernement congolais dans le secteur de la santé et particulièrement en matière de nutrition.  Depuis 2015 partenariat avec le gouvernement congolais, l’UNICEF, la FAO et le PAM elle expérimente un modèle d’un projet pilote contre la malnutrition avec une approche multisectorielle dans la province du Sud Kivu, plus précisément dans la zone de santé de Bunyakiri située en territoire de Kalehe.  Au bout de deux ans on s’est rendu compte que le projet a pu améliorer tant soit peu la situation des femmes allaitantes et enceintes ainsi que de enfants de 0 à 59 mois.

Tiré de La Tempête des Tropiques  du 20 Juillet 2018

 

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*