ALLÔ TONTON DOCTEUR

Ne Bradons pas la profession
Ne bradons pas la profession

Les soins médicaux coûtent cher. En Afrique et plus particulièrement en RDC,  on survit grâce à la fraternité entre frères, amis et connaissances. Cette solidarité légendaire se manifeste à l’occasion des deuils, des mariages et autres événements de la vie.

Tout le monde est mis à contribution. Les amis, frères et connaissances reçoivent régulièrement des « faire part» qui sollicitent leur contribution financière et ou matérielle chaque fois qu’on est dans le besoin.

L’infirmier, le pharmacien ou le médecin font également  fait également partie de ces frères, amis et connaissances. Ils sont voisins de monsieur X ou de madame Y. On les voit passer dans le quartier et même  prendre un verre et discuter politique ou football dans le « nganda » du coin.

Le médecin fait partie d’un clan, d’une famille. Il a des grands frères (à respecter), des frères et sœurs plus jeunes, des oncles et des tantes (qui on peut être payé ses études), des neveux et nièces (enfants des derniers cités) qui estiment avoir des droits.

Il y a aussi les voisins. Ceux avec qui ont partagé la vie de chaque jour. On a vu naitre les enfants, on les a vus grandir, se marier et devenir responsables.

Solidarité africaine oblige le médecin est appelé à mettre quelque chose dans la cagnotte familiale à chaque « réquisition ».

Mais là où le bât blesse c’est la légèreté avec laquelle on s’adresse à l’ami médecin quand il s’agit d’un problème de santé. On ne se gêne de l’aborder en public, devant des étrangers pour poser le problème de son dos qui fait mal, de son épouse pour qui le gynécologue a demandé une échographie ou encore du nouveau-né qui qui pleure  toute la nuit.

D’autres poussent l’outrecuidance jusqu’à exhiber des ordonnances prescrites par un autre médecin (ou un infirmier) et demander au voisin médecin de les rectifier au besoin.  L’acte médical se trouve ainsi banalisé et les conséquences

On est en droit de se poser quelques questions :

  • Est-ce l’ami, le frère ou le neveu qui n’attache pas l’importance qu’il faut à sa propre santé ?
  • Est-ce le médecin qui brade sa profession au risque d’être déconsidéré au cas où un diagnostic fait à la hâte dans un salon ou au téléphone pourrait s’avérer être une erreur médicale

Pour le bien du patient et pour l’honneur du praticien, il faut faire les choses dans les règles de l’art. Nous ne parlons de l’aspect financier car le médecin est libre d’exiger ou non ses honoraires. Nous remarquons toutefois que quand le médecin va dans la boutique de l’oncle, de la nièce ou de l’ami il doit mettre la main à la poche.

 

 

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