EBOLA. LA PROVINCE DU MANIEMA EN ALERTE

Après les ex provinces de l’Equateur, du Bandundu et Orientale et quelques foyers dans le Kasaï (Mweka), l’Est de la RDC et particulièrement la province du Nord Kivu est depuis le mois d’aout 2018 en proie à une épidémie de maladie hémorragique à virus Ebola. Au 1er Octobre  2018, 106 décès ont été enregistrés. Les provinces avoisinantes ainsi que les pays limitrophes sont menacés.

Au Maniema, le manque d’hygiène est criant dans la quasi-totalité des formations médicales : absence d’eau courante, insuffisance de poubelles et de dispositif de lavage des mains. Exception faite du Centre de Santé Lumbulumbu (Hôpital Mapon)  Les équipements de protection individuelle font défaut et le personnel n’est pas formé dans la prévention des infections.

Au niveau des différentes portes d’entrée dans la province et surtout dans la ville de Kindu aucune mesure de surveillance sanitaire n’est prise. On note toutefois un dispositif de lavage des mains à l’aéroport de Kindu.

Devant cette situation la Division Provinciale de la Santé de Maniema a initié un plan de contingence pour la préparation à la maladie à virus Ebola dans la province. Les actions à mener ont été identifiées et un chronogramme précis élaboré.

Déjà affectée en 2017 par la recrudescence des épidémies de choléra et de rougeole, la province se prépare à faire face à la maladie à virus Ebola.

Il faut d’abord mettre en place une structure de coordination multisectorielle, former des équipes d’intervention rapide ainsi que les prestataires de soins. Il faut également former des équipes de sépulture sécurisée et digne. Tout cela passe par une communication et une mobilisation sociale et un engagement de la communauté.

Plusieurs facteurs sont à tenir en compte pour une bonne protection de la population.  Il y a d’abord les mouvements incessants de la population, il y a aussi le fait que la forêt équatoriale se prolonge sur une large partie au Nord et que la chasse est une activité essentielle à la survie d’une grande partie de la population. La population flottante c’est-à-dire celle vivant dans les carrières minières et des campements dans des conditions d’hygiène très précaire peut se révéler un foyer de contact dangereux.

Avec ses 400.000 habitants, son port sur le fleuve Congo sa gare ferroviaire et son aéroport la ville de Kindu est la plus exposée mais d’autres zones de santé plus proches du Nord Kivu sont également des zones à risque. Il s’agit de la zone de Alunguli, de Lubutu, et de Saramabila.

Les axes stratégiques suivants ont été retenus :

La coordination

  • La surveillance épidémiologique
  • La communication, la mobilisation et l’engagement de la communauté
  • La prévention et le contrôle des infections
  • La prise en charge des cas
  • L’inhumation sécurisée
  • Le renforcement des capacités en matière de diagnostic et de laboratoire

Il  faut presque 400.000 dollars américains pour une riposte prompte et efficace au cas où la province devait faire face à cette épidémie qui ne fait que progresser.